KHAZAD-DÛM
Le roi Durin III contemple pensivement les sept Anneaux de Pouvoir forgés à Eregion, puis s'empare de celui serti d'une pierre bleue et le passe à son doigt. Le souverain se rend ensuite dans les mines où Narvi lui explique que les efforts des Nains pour creuser un nouveau puits de lumière ont été vains et n'ont fait que rendre la montagne plus instable. Sans hésiter, le vieil homme se dirige vers une paroi de la galerie, pose sa main sur la roche et ordonne de creuser à cet endroit précis. Son fils objecte qu'il s'agit d'un mur porteur, mais son père s'emporte et exige qu'il lui donne son pic. Il le lui tend à regret, sous le regard de Narvi qui partage la même inquiétude. Le roi frappe sans relâche, creusant à l'endroit qu'il a indiqué et bientôt la lumière du soleil jaillit dans la galerie ! Durin IV et Narvi sont stupéfaits. Ils suivent le roi alors qu'il parcourt la mine en indiquant aux Nains où creuser. Grâce au pouvoir de son anneau, de nouveaux puits de lumière illuminent la cité. Il est acclamé par son peuple.
EREGION
Devant ses apprentis et une délégation conduite par Narvi, Celebrimbor salue avec enthousiasme la collaboration entre les Elfes et les Nains qui a permis de ramener la lumière dans la cité naine. Au fond de la forge, Annatar et Mirdania écoutent son discours, mais si visage de la jeune Elfe affiche un large sourire, celui de Sauron est fermé.
Celebrimbor invite ensuite Narvi à dévoiler leur création commune : les Portes de Durin. Inviolables, visibles uniquement au clair de Lune grâce à l'Ithildin et protégées par un mot de passe connu seulement des amis, ces portes seront installées à l'ouest et permettront une nouvelle entrée dans la cité naine.
Annatar se retire à l'écart pendant que Celebrimbor porte un toast à Narvi. Le forgeron le rejoint. Son sourire s'efface et sa bonne humeur s'envolent en entendant son nouvel 'ami' lui reprocher de ne pas suivre ses conseils. Sauron tente de l'influencer pour qu'il accepte de forger des Anneaux de Pouvoir pour les Hommes, mais Celebrimbor persiste dans son refus estimant que le risque de corruption est bien trop grand. Sauron insiste, expliquant qu'il faut forger neuf anneaux pour neuf hommes sages et nobles issus de toute la Terre du Milieu. Quand Celebrimbor refuse une fois de plus, Annatar se retire en lui disant froidement qu'il les forgera lui-même.
NÚMENÓR
Depuis le palais, Pharazôn et son fils contemplent la tour blanche d'Eressëa qui se dresse à l'horizon. Kemen rappelle à son père qu'il possède désormais le sceptre de Númenór et l'encourage ardemment à aller plus loin en bâtissant le royaume dont il a toujours rêvé. Mais comme d'habitude, Pharazôn met en doute ses capacités et le rabaisse.
De son côté, Elendil invite Míriel à ne pas céder au découragement, l'assurant qu'elle bénéficie encore de beaucoup de soutien parmi le peuple. Il lui indique que la Garde Royale lui est loyale et qu'elle n'a qu'un mot à dire pour qu'ils prennent les armes afin de renverser son cousin. Míriel l'interrompt et lui demande ce qu'il a vu quand il a tenté de ramasser le palantir. Elendil lui répond avoir eu une vision de lui-même, seul, quittant la cité à cheval pour se rendre quelque part, mais il ignore où. Míriel est bouleversée car, pendant des années, le palantir ne lui a montré que la destruction de l'île. Elle explique au capitaine que le cours des événements a peut-être changé quand Pharazôn s'est emparé du trône. Elle le conjure de rester calme et de ne tenter aucune action, peu importe les provocations, sans quoi il pourrait mettre en péril le nouveau destin de Númenór. Míriel lui ordonne ensuite de regagner son navire.
Sur une place de la cité, des marins font la queue pour rendre leur uniforme de la Garde Maritime, conséquence de leur loyauté affichée envers Míriel. Elendil découvre avec stupeur que sa propre fille, Eärien, est l'instigatrice de cette décision. Il l'accuse de se laisser guider par son ambition, tandis qu'elle le somme d'accepter Pharazôn comme nouveau roi. Elendil décide de suivre l'exemple de ses marins, il remet son épée à un soldat qui se tient à côté de Kemen. Aussitôt, son équipage se met en rang et salue 'le capitaine qui quitte le pont' ce qui irrite profondément le fils de Pharazôn qui ne peut s'empêcher de rétorquer que l'officier n'est plus le capitaine de personne. Elendil prend une profonde inspiration pour garder son calme, comme il s'y est engagé vers Míriel, puis concède en souriant que Kemen a raison. Mais c'est sans compter la loyauté de ses hommes. Valandil s'avance vers lui et le salue en l'appelant sciemment 'capitaine', bientôt imité par les autres marins. Alors qu'Elendil s'éloigne, touché par cet hommage, Kemen s'énerve face à cette démonstration de fidélité qu'il ne peut empêcher.
Le fils de Pharazôn voit également d'un très mauvais oeil Eärien s'approcher de Valandil et lui proposer d'intercéder en sa faveur. De son côté, Valandil décline froidement la proposition de la soeur d'Isildur, en lui reprochant le choix de ses nouveaux amis.
Au palais, Pharazôn s'approche du palantir et le regarde fixement, hésitant à le toucher.
LINDON
Gil-galad reçoit la lettre de Celebrimbor dans laquelle il lui fait part de son immense joie en apprenant la réussite des trois Anneaux de Pouvoir qu'il a créés pour les Elfes et où il l'informe que la forge est éteinte. Le Haut-Roi reste pensif, il hésite à donner l'ordre à son armée d'envahir le Mordor alors que des images se bousculent dans sa tête du fait du pouvoir de son anneau.
Pendant ce temps, Elrond court aussi vite qu'il le peut pour revenir au Lindon afin de l'informer de l'attaque imminente d'Eregion par les Orcs placés sous le commandement d'Adar.
KHAZAD-DÛM
Disa taille l'arbre du Lindon, cadeau d'Elrond à son époux. Tous deux discutent du récent exploit du roi qui est parvenu à déterminer où creuser de nouveaux puits de lumière. Disa s'inquiète en expliquant que jusqu'ici, entendre la montagne était un don d'Aulë. Durin tente de la rassurer en lui disant que son père est capable de maîtriser un tel pouvoir, mais elle doute que quiconque y parvienne.
Ils se rendent ensuite au marché où Disa a un coup de coeur pour une pierre sphérique qu'elle souhaite offrir à leur fille pour son anniversaire. Durin est moins emballé, estimant que le prix est trop élevé, mais il cède. À cette occasion, il apprend avec surprise que son père a instauré un nouvel impôt baptisé 'Le tribut de l'anneau'. Alors que Durin s'est éloigné, Disa laisse la pierre lui échapper des mains. Elle peine à la suivre alors que la sphère roule au milieu du marché bondé. Néanmoins, elle a le temps de la voir s'engouffrer dans une étroite galerie où elle s'engage à son tour, bien décidée à remettre la main dessus. Dans l'obscurité de la caverne, Disa utilise son don et chante pour localiser l'objet. Aussitôt après, elle entend un grondement au loin et la surface du lac souterrain au bord duquel elle se trouve s'agite. Surprise et apeurée, Disa lâche une fois de plus la sphère qui se brise sur le sol. Elle quitte rapidement les lieux.
Le roi Durin reçoit les représentants des autres royaumes nains et leur montre les anneaux forgés par Celebrimbor, vantant leur pouvoir. Sept Anneaux pour sept Seigneurs... mais le vieil homme n'entend pas en faire cadeau gratuitement aux autres souverains. Stupéfait, Narvi l'entend réclamer un prix. Durin III compte bien que désormais, son propre royaume, Khazad-Dûm, ne manque plus jamais de rien.
Le roi se retire ensuite avec le maître mineur et lui ordonne de creuser plus profond, en passant outre ses propres restrictions passées. Narvi s'inquiète d'autant plus en entendant le vieil homme l'accuser d'avoir pris son anneau, alors qu'il l'avait lui-même retiré et posé sur la table. Durin entre en trombe dans le bureau de son père et l'informe de la découverte de Disa. Quelque chose de puissant et maléfique rode dans les mines ! Le souverain refuse de l'écouter et confirme son ordre de creuser plus profond. Le jeune Durin se tourne vers Narvi, le suppliant de n'en rien faire, mais celui-ci se retire en soupirant. L'ordre vient du roi et il doit s'y conformer. Durin ne reconnaît pas son père dont les paroles reflètent désormais l'ambition et le déni du danger. Il jette un coup d'oeil suspicieux sur l'anneau qu'il porte à son doigt.
EREGION
Alors qu'il est penché sur des plans dans son bureau, Celebrimbor est alerté par des cris venus de la forge. Les outils se déplacent en lévitation dans la pièce, semant peur et stupeur parmi les apprentis. Annatar lui explique qu'ils étaient en train de mettre au point un nouvel alliage et que Mirdania a soudain disparu. Une grosse enclume se détache du plafond et tombe lourdement sur le sol. Quand un marteau passe à proximité de lui, le forgeron comprend l'origine du phénomène. Il saisit l'objet puis, à tâtons, il trouve la main de la personne invisible qui le tient. Celebrimbor enlève un anneau du doigt de Mirdania, faisant réapparaître la jeune Elfe. Apeurée, elle raconte alors la terrible expérience qu'elle vient de vivre, perdue dans un lieu des ténèbres envahi de brume où elle a vu un être dont la peau était faite de flammes avec des yeux impitoyables et empestant la mort.
Mirdania ne peut se défaire de l'impression que cet être terrifiant se trouve parmi eux. Annatar s'approche d'elle et, avec beaucoup de douceur, il fait son possible pour la rassurer. Celebrimbor demande ce qu'ils ont fait de différent en essayant de forger seuls d'autres Anneaux de Pouvoir. Elle lui répond que, pour parer à sa crainte que les Hommes soient corruptibles, ils ont renforcé l'alliage initial avec plus de mithril. Le forgeron affirme que c'était une erreur, puis croise le regard d'Annatar qui lui dit qu'ils feraient moins d'erreurs s'il les aidait. Celebrimbor hésite toujours. Leur discussion est interrompue par un soldat qui annonce l'arrivée du jeune Durin qui souhaite s'entretenir sans délai avec le maître forgeron au sujet des anneaux. Sauron propose aussitôt de le recevoir, mais Celebrimbor refuse et sort de la pièce pour rejoindre le Nain.
Durin explique à Celebrimbor les changements surprenants qu'il a constatés sur son père depuis qu'il porte l'Anneau de Pouvoir qu'il a forgé. Le souverain de Khazad-Dûm est devenu égoïste, irritable et cupide. Celebrimbor lui répond que l'anneau ne peut être tenu pour responsable, vu qu'il a été fabriqué avec exactement le même procédé que celui utilisé pour créer les trois anneaux des Elfes. Durin soulève alors les bonnes questions. Et si le problème ne venait pas de l'alliage, mais du forgeron ? Que sait vraiment Celebrimbor sur son mystérieux nouvel ami Annatar ?
Du haut de la forge, Sauron les observe. Il rejoint ensuite Mirdania, toujours sous le coup de ce qu'elle a vécu. Il lui explique très calmement qu'elle était certainement dans le Monde Invisible dont la lumière permet de voir les choses telles qu'elles sont. Il salue son courage, confirme avoir lui aussi vu ce monde puis sous-entend que le Seigneur Celebrimbor est sorti diminué du travail de créations des trois, puis des sept anneaux ce qui l'a rendu vulnérable à l'appel des ténèbres. Totalement sous son influence, la jeune apprentie lui promet de n'en parler à personne. Annatar sourit, effleure ses cheveux blonds et lui confie qu'en la regardant, il a cru un instant voir Galadriel. Mirdania est flattée d'être comparée à elle.
NÚMENÓR
À la nuit tombée, des Númenóréens se rassemblent dans le vieux sanctuaire pour rendre un dernier hommage à leurs proches, tués en Terre du Milieu. La cérémonie a lieu en présence du Grand Prêtre. Chacune des personnes présentes déposent sur la surface de l'eau un coquillage contenant une bougie allumée. Valandil et Elendil sont là pour honorer les mémoires d'Ontamo et Isildur.
Kemen fait irruption dans le sanctuaire, escorté par des soldats. Il annonce la fermeture immédiate de ce lieu sacré, sur ordre du roi. Quand le Grand Prêtre objecte qu'il s'agit du plus vieux sanctuaire de Númenór, le fils de Pharazôn rétorque qu'il se trouve sur le tracé du nouvel aqueduc. Elendil s'efforce de se contenir et invite tout le monde à sortir dans le calme, mais Kemen le provoque en lui demandant ce qu'on ressent quand sa propre fille a honte de soi. Le capitaine est sur le point de réagir, mais Valandil le retient. Mais quand Kemen brise volontairement une relique chère au coeur d'un vieil homme, Elendil lui envoie son poing en pleine figure. Tombé au sol, la lèvre fendue, le jeune politicien ordonne à deux soldats de s'emparer du capitaine et de le tenir fermement. Au moment où Kemen veut frapper le père d'Isildur, Valandil s'interpose et arrête le bras du fils de Pharazôn.
Les deux jeunes hommes se dévisagent puis Valandil, après avoir demandé aux Valar de le pardonner, engage le combat à mains nues contre Kemen. Celui-ci tente de noyer le jeune lieutenant dans le bassin, mais Valandil parvient à se redresser. Kemen le menace de son épée, mais l'ami d'Isildur parvient à le désarmer et lui déboîte l'épaule. Hurlant de douleur et de peur, Kemen se trouve maintenant à la merci de Valandil qui place l'épée contre sa gorge. Elendil lui demande de poser l'arme, puis le lui ordonne en voyant qu'il n'obtempère pas.
À regrets, Valandil obéit à l'ordre de son capitaine qu'il respecte infiniment, mais c'est sans compter la lâcheté de son adversaire. Pendant que Valandil s'avance les mains en l'air vers les soldats pour se rendre, Kemen ramasse l'arme, se relève, s'approche dans le dos du jeune homme et le transperce avec l'épée. Désespéré, Elendil se précipite vers le meilleur ami de son fils alors qu'il tombe au sol. Mais il ne peut rien faire pour le sauver, Valandil meurt dans ses bras. Froidement, Kemen rince la lame teintée de sang dans le bassin puis ordonne l'arrestation d'Elendil.
EREGION
Dans la forge, les apprentis entendent Celebrimbor se disputer avec Annatar. Le maître forgeron affirme qu'il y a un défaut dans les anneaux des Nains. Prenant son courage à deux mains, Celebrimbor lui demande s'il a altéré ces anneaux. Sans sourciller, Sauron répond qu'il n'y est pour rien. Puis, il déclare habilement qu'ils sont tous deux responsables, car ils ont introduit la tromperie dans le processus de fabrication quand le forgeron a menti dans la lettre qu'il a adressée à Gil-galad. Il parvient ainsi à le déstabiliser en le faisant culpabiliser. Quand il lui suggère d'aller au Lindon pour avouer son mensonge au Haut-Roi et lui présenter ses excuses, Celebrimbor panique, certain que le souverain lui interdira de forger à nouveau.
KHAZAD-DÛM
Durin tente de convaincre son père qu'une magie noire s'est glissée dans les anneaux et qu'il ne faut plus s'en servir. En vain. Le vieil homme ne l'écoute pas, il a une toute autre idée en tête. S'approchant de son fils, il lui dit combien il est fier de lui, le remercie de lui avoir suggéré de s'associer aux Elfes et lui rend ses insignes de prince en lui disant qu'il a besoin de lui.
Durin rejoint son épouse Disa, qui remarque aussi son insigne royal. Il lui dit avoir tout tenté pour convaincre son père que les anneaux sont néfastes, sans y parvenir. Gravement, Disa lui demande de jurer que jamais il ne portera l'un de ces anneaux. Le prince s'y engage.
EREGION
Sous le regard d'Annatar, Celebrimbor se montre froid et dur avec ses apprentis en annonçant que les anneaux des Nains sont un échec dont ils sont tout autant que lui responsables. Il remet en question la minutie avec laquelle ils ont été créés et exige d'eux la perfection pour réparer l'erreur commise. Il annonce la mise en oeuvre des neufs Anneaux destinés aux Hommes qui, non seulement devront les aider, mais devront aussi restaurer l'équilibre de l'ensemble du projet en rachetant l'échec des sept anneaux des Nains. Avec une grande fermeté, Celebrimbor conclut son discours en déclarant que ceux qui ne se donneront pas corps et âme à cette tâche, ne seront plus jamais forgeron à Eregion.
Quand il se retire, Annatar prend la parole à son tour et invite les apprentis à ne pas se décourager. Il leur explique que les exigences de Celebrimbor ne sont que le reflet de l'enjeu dont il est conscient. Habilement, Sauron leur montre sa solidarité et sa confiance. En haut de la forge, le maître forgeron tremble et pleure, totalement déstabilisé.
Non loin de là, dans les bois, les Orcs d'Adar arrivent en vue de la capitale.
LINDON
Elrond arrive au Lindon et informe immédiatement Gil-galad de l'attaque imminente des Orcs contre Eregion. Sortant de sa poche l'anneau de Galadriel, il ajoute qu'elle avait raison et qu'il faut envoyer sans délai l'armée elfique protéger Eregion. Stupéfait, Elrond entend le Haut-Roi lui répondre que c'est impossible car, pour lui, il s'agit d'un plan orchestré par Sauron. Elrond le conjure d'envoyer de l'aide, expliquant qu'il en va de l'avenir de toute la Terre du Milieu. Mais Gil-galad rétorque que les Elfes ne peuvent pas vaincre à la fois Adar et Sauron.
EREGION
Galadriel est amenée jusqu'au campement d'Adar, dans les bois. Glûg se charge d'ouvrir la porte de la charrette dans laquelle elle est enfermée. Quand elle sort et le défie du regard, il approche son arme de son visage. Mais Adar arrive et arrête son geste. Galadriel en profite pour sortir une fine lame de sa manche et prend Adar en otage. Sans broncher malgré la lame sur sa gorge, le Seigneur Père lui annonce qu'il l'a fait venir non pas en tant que prisonnière, mais comme une potentielle alliée, ajoutant qu'ils ont un ennemi commun.
La forge tourne à nouveau à plein régime. Annatar regarde pensivement l'alliage en fusion.
Rédigé par Locksley
